Jeff, un élève de 19 ans renvoyé au Nigeria

Jeff, un élève de 19 ans renvoyé au Nigeria

Les familles d'élèves étrangers scolarisés en France ont jusqu'au 13 août pour demander une régularisation. Des milliers de dossiers sont à l’étude. Le cas de Jeff Batatundé, a attiré l’attention de nombreux médias.

Jeff a 19 ans. Il a quitté le Nigeria, il y a deux ans. Ce pays d’Afrique de l’Ouest était alors secoué par des tensions très fortes entre les chrétiens et les musulmans. Au cours de cette crise, la maman de Jeff a été enlevée puis assassinée. Il s’est alors retrouvé sans famille dans son pays d’origine. Et il a décidé de partir.Arrivé en France, il a tout de suite été pris en charge par l’association France terre d’Asile qui s’occupe des immigrés. Aidé par cette association et le Réseau Éducation sans Frontières, il a cherché à obtenir le statut de réfugié politique afin d’être régularisé (c’est à dire d’obtenir des papiers pour pouvoir rester en France). Mais sa demande a été rejetée en février 2006. Et les aides auxquelles il avait droit lui ont été refusées. Jeff a tout de même poursuit ses études dans un lycée technique du 11ème. Une famille de son quartier a alors décidé de l’accueillir. Jeff a ainsi été parrainé à la mairie du 11ème arrondissement de Paris par sa prof d’anglais et son mari. Dans le lycée professionnel où il étudiait (il était en 1ère année de CAP « métiers de l’enseigne et de la signalétique »), tout le monde le soutenait, ses profs, son proviseur et ses camarades. Le maire et le député de son arrondissement se sont également mobilisés pour le faire rester.Mais cela n’a pas suffi. Et hier, le tribunal administratif de Paris a refusé à Jeff le droit de rester en France. La justice a estimé qu’il n’était pas en France depuis assez longtemps. Le jeune Nigérian va être expulsé et renvoyé dans son pays natal d’un jour à l’autre.

Coline Arbouet


Le Réseau éducation sans Frontières
aide les élèves qui veulent être régularisés.

L’espoir des élèves sans-papiers

Les familles sans-papiers d’enfants scolarisés en France ne seront pas toutes régularisées, contrairement à ce que beaucoup espéraient.


Avec l’arrivée des vacances scolaires, les files d’attente des personnes sans–papiers s’allongent devant les Préfectures, l’administration où sont délivrés les permis de séjour en France. En effet, jusqu’à maintenant de nombreux parents sans–papiers ne pouvaient être expulsés du territoire et renvoyer dans leur pays tant que l’année scolaire de leur(s) enfant()s n’était pas finie. Par ailleurs, face à l’indignation d’associations défendant les droits de l’homme, mais aussi de parents d’élèves, le gouvernement avait annoncé son intention de donner des papiers aux familles des élèves les plus intégrés. Cette annonce a généré un formidable espoir chez les familles sans-papiers. Beaucoup se sont alors rendus dans leur préfecture. Mais celles-ci sont débordées et au final, de nombreux espoirs sont déçus : le gouvernement a donc préciser qu’il n’avait pas l’intention de régulariser plus d’élèves sans-papiers. Il a par ailleurs nommé un médiateur national, chargé d’organiser les réponses à cet afflux de demande de régularisation.


Agnès Mérel