Le virus H5N1 aurait un point faible, cible pour de futurs médicaments
PARIS (AFP) - 16/08/2006 18h38 - Le virus H5N1 de la grippe aviaire aurait un talon d'Achille que pourraient prendre pour cible de nouveaux médicaments plus efficaces, selon une étude publiée mercredi sur internet par la revue britannique Nature.
Même si l'oseltamivir (nom commercial Tamiflu) et le zanamivir (Relenza), déjà stockés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et plusieurs gouvernements en prévision d'une hypothétique pandémie humaine, ont montré une certaine efficacité contre ce virus, il serait possible de faire mieux, estiment les chercheurs.
Le H5N1 à l'origine de l'épizootie actuelle tire son nom des deux protéines de son enveloppe, l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N), qui existent sous différentes formes (identifiées par des numéros) dans les virus de la grippe humaine ou aviaire.
L'oseltamivir et le zanamivir visent à inhiber (bloquer) l'action de la neuraminidase qui permet aux virus de s'échapper des cellules où ils se sont multipliés et de continuer à propager l'infection.
Ces médicaments appelés inhibiteurs de la neuramidase avaient été mis au point en adaptant leur structure moléculaire à la configuration 3-D des neuraminidases N2 et N9, les seules (pour les virus grippaux du groupe A) dont la structure avait alors été étudiée par cristallographie aux rayons X.
Or, la neuraminidase N1 (tout comme N4, N8) a une forme différente des neuraminidases N2 et N9, selon Rupert Russel et John Shekel, chercheurs au National Institute of Medical Research à Londres, et leurs collègues.
En effet, d'après l'équipe britannique, lorsque le médicament se lie à la neuraminidase N1 pour bloquer son action, il reste un espace libre, une minuscule cavité d'un nanomètre (millionième de millimètre) de long et de 0,5 nanomètre de haut et de large.
D'où l'idée que de nouveaux inhibiteurs de la neuraminidase s'emboîtant parfaitement dans cet espace pourraient être plus efficaces contre les virus H5N1 aviaires ou H1N1 de la grippe humaine.
Certains virus H5N1 étant résistants aux médicaments actuels, les chercheurs espèrent avoir ainsi de "nouvelles occasions" de mettre au point des antiviraux efficaces.
TV5