*mioche* Administrateur
Nombre de messages : 671 Age : 35 Localisation : Pays paisible Emploi : lycéen Date d'inscription : 05/07/2006
| Sujet: La cigarette Jeu 29 Nov 2007 - 1:36 | |
| Bonsoir à tous et à toutes, Me voici de nouveau, en tant que membre non-actif du forum, à vous poster un texte que je viens d'écrire, qu'il soit, par votre sagacité, corrigé sémantiquement et grammaticalement s'il vous plaît. Bon, il m'est demandé alors de composer un tout court texte, en usant du registre soutenu, à propos de quelque chose de quotidien, voire de banal pour la mettre en valeur, qu'elle soit plus esthétique, artistique sous les yeux du lecteur. C'est tout à fait inspiré de la façon dont Marcel Proust a dépeint la tisane de sa tante, que je vous soumets ci-dessous: La tisane
Si ma tante se sentait agitée, elle demandait sa tisane, et c'était moi qui étais chargé de faire tomber du sac de pharmacie dans une assiette la quantité de tilleul qu'il fallait mettre ensuite dans l'eau bouillante. Le dessèchement des tiges les avait incurvées en un capricieux treillage dans les entrelacs duquel s'ouvraient les fleurs pâles, comme si un peintre les eût arrangées, les eût fait poser de la façon la plus ornementale. Les feuilles ayant perdu leur aspect avaient l'air des choses les plus disparates, d'une aile transparente de mouche, de l'envers blanc d'une étiquette, d'un pétale de rose, mais qui eussent été empilées, concassées, ou tressées comme dans la confection d'un nid. Et voici mes écrits à moi, au sujet de la Cigarette. La cigaretteJe l'ai vue sortir d'un paquet habituel, où gîtent ses frangines jumelles. Elle ressemble fort à un cylindre d'une petitesse de la taille, simplement constitué et coloré, pourtant il se loge dans cette petite pipe un foyer de sensations procurées une fois elle est allumée. Son corps souple est composé d'un filtre ouaté, de couleur de l'or, du safran. Celui-ci est relié délicatement à un papier fin et blanc, qui enroule en lui-même le boudin du tabac haché, appelé autrement les coupures de tabac ou le scaferlati. On la serre entre ses lèvres par le filtre, met feu à l'autre extrémité et hume au ralenti, joues émaciés en même temps. Un second après, des vagues opalescentes de fumée se dégagent doucement de la cavité buccale, flottent dans l'air comme des nuages effrités par le vent au firmament. L'odeur répandue, considérée comme des spectres racolant, adhère facilement à tout ce qui frotte les alentours de la tabagie. Les étincelles écourtent au fil du temps sa longueur, que son corps blanc s'approche pas à pas du fume-cigarette doré, mouillé par le serrage de la bouche. Pour un vrai fumeur qui savoure bien son bonheur en fumant, qui arrive même à entendre les minuscules crépitations produites par la flamme des constituants en miettes, cela peut durer un siècle, voire plus - sa navigation spirituelle. Il laisse son âme flânocher dans l'invisible à l'oeil nu, à esprit lucide, profite du faux paradis blanc déclenché et nourri, l'inspiration revigorée. L'image d'un homme assis au clair de la l'une, une ciga à la main, entouré du ténèbre nocture et se fait rôder par l'exhalaison blanche, n'est-ce pas l'art qui s'y pose, spontanément ? Bon. Je suis maintenant attentif à vos critiques. | |
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