Rome: 70.000 personnes au concert de Madonna, en dépit des polémiques
ROME (AFP) - Madonna a attiré quelque 70.000 personnes dimanche soir lors de son concert à Rome, en dépit des polémiques qui ont fait rage tout au long de la semaine au sujet notamment de la mise en scène de sa propre crucifixion.
Seize ans après sa dernière performance à Rome, la pop-star américaine a remporté un vif succès au stade olympique en alternant les messages de paix pour le monde et les cavalcades osées, sans oublier la scène controversée de sa crucifixion avec couronne d'épines sur la tête.
"C'est un acte provocateur et qui blesse la foi de millions de chrétiens", a jugé Avvenire, le quotidien des évêques.
"C'est une idée du plus mauvais goût possible et elle ferait mieux de rentrer chez elle", avait pour sa part commenté Mario Scajola, président de la Ligue musulmane d'Italie.
De son côté, Riccardo Pacifici, porte-parole et vice-président de la communauté juive d'Italie, avait souligné que la chanteuse allait "s'exiber dans un stade distant d'à peine un kilomètre à vol d'oiseau de la Cité du Vatican".
"L'usage désinvolte et calculé d'un symbole religieux d'une manière aussi spectaculaire ne peut que chercher à provoquer", a souligné lundi le quotidien Il Messagero.
"Provocateur, effronté, allusif. Et pas seulement pour la croix ou la couronne d'épines, ou pour le Pape qui apparaît au sein d'une galerie vidéo montrant Bin Laden, Bush, Mao, Poutine, Berlusconi ou encore Mussolini", poursuit Il Messagero, pour qui Madonna a offert "tout et son contraire" lors de son concert.
"Bienvenue dans l'arène torride des malices érotiques et des emportements spirituels impudents d'une chanteuse qui ose se crucifier dans la ville qui conserve l'hérédité du Christ", a résumé La Repubblica, qui raconte le périple de "la diablesse du culte profane de la dance music [...] dans la cité des Papes".
Il Corriere della Sera montre pour sa part la pancarte d'un fan faite d'une croix sur laquelle est écrit "Santa subita" (Sainte tout de suite), en allusion aux "Santo subito" criés par de très nombreux fidèles après la mort du pape Jean Paul II.