Re-bonjour,
bon, j'ai écrit des bêtises (ou plutôt des imprécisions) alors, plutôt que corriger (ce qui ne serait pas très honnête), je précise.
1) J'aurais dû rectifier légèrement l'intitulé de ta question : « Emploi du nom comme
attribut (et non comme
adjectif) ». C'est complètement différent !
Exemples : Je connais cet homme, il est professeur ; cette femme est journaliste. Cette ville n'est que ruines, tout semble poussière et désolation.2) On s'aperçoit, à la lecture de ces exemples et en réfléchissant à la fonction de l'attribut, que le nom utilisé en attribut doit apporter une
qualification plus précise par rapport au nom générique du sujet !
Ainsi, dans les phrase "litigieuses" que nous a proposées Chipbong, le problème vient de ce que les noms mis en attribut ne sont pas assez "qualifiants" par rapport au sujet.
=> « Quel est le plus endroit du Vietnam pour passer une semaine de vacances ? » devrait s'exprimer (à peu près) de cette manière « Quel endroit du Viet-Nâm est le plus paradis pour passer ses vacances ? », mais on mettra quand même de préférence un adjectif (paradisiaque).
=> « La plus école de langues du pays est bien celle-là.» ne peut pas se dire tel que, mais plutôt « De toutes ces écoles, la plus école de langues est bien, celle-ci. » : cela peut se dire, même si, là encore, on dira plutôt « la plus spécialisée en langue ...».
Je pense que cela vient du fait que, soit le mot possède un adjectif dérivé (
paradis / paradisiaque), soit il reprend le même nom que le sujet assorti d'un C. de nom (
école / école de langue). Ainsi on dira « Cet établissement est plus école de langues que [école] de danse. »
Ensuite, dès qu'on utilise la préposition
plus, il manque souvent le deuxième membre de la comparaison :
plus ... que. « Ce plat est plus soupe que purée. ». Cela ne devrait pas jouer avec le superlatif : « Ce garçon est le plus luron que je connaisse. Cette femme est la plus commère du quartier. Ce vin est le plus piquette que j'aie jamais bu.» ou
luron / commère/ piquette n'ont pas d'adjectif dérivé.
Cette absence d'adjectif dérivé semble plus rare avec les noms de lieux ou d'objets qu'avec les noms de personne, donc la construction moins facile aussi.
Reprenons : «
Cet hôtel est plus coupe-gorge que palace. / Cette soupe est plus brouet que velouté. » ne posent aucun problème car on a les deux membres de la comparaison, et une précision de nature entre le nom générique (
soupe / hôtel) et l'attribut.
Si nous l'appliquons à un nom de lieu : «
Cet endroit où nous avons passé nos vacances tenait plus de l'enfer des moustiques que du paradis-plage ! » : mais on y met volontiers les articles (retour à l'exemple tiré de Littré par Chipbong) !
Cela dit, j'espère avoir un peu éclairé sa lanterne :
1) le nom attribut doit apporter une précison qualitative (ou quantitative) par rapport au sujet (nom ou pronom) ;
2) le nom attribut ne doit pas posséder d'adjectif dérivé [son emploi ne serait pas fautif, mais simplement inusité], ni être un composé du nom sujet ;
3) cette tournure semble davantage utilisée avec un comparatif (
plus ... que) ou un superlatrif (
le plus ...) ; dans le cas d'un superlatif, l'article ne peut disparaître ;
4) quand un comparatif n'est pas utilisé, le nom attribut sans article exprime un sens de généralité (
Cette ville n'est que ruines).
Voilà ! n'hésitez pas à ajouter votre grain de sel ... en restant davantage correcteurs que censeurs.